Historique de la Chrysler 160,160 GT, 180, 2Litres et 1610

160 de 70 im 2160 gt de 1970 im 2

 

 

 

 

 

 

 

C'est en octobre 1970, lors du salon de l'Automobile, que Simca présente les Chrysler 160, 160 GT, et 180. Ce nom Chrysler sèmera le trouble auprès des clients qui se demanderont si oui ou non il s'agit bien d'une vraie Simca ou d'une américaine aux dimensions européennes. Il est vrai que l'esthétique évoque plus les États-Unis que la France profonde favorisant ainsi la confusion dans les esprits.

La 160 est le modèle de base. Dès ce niveau, Simca introduit par rapport aux Simca 1301 / 1501 un progrès technique sur les motorisations: course super carrée (alésage supérieur à la course), arbre à cames en tête entrainé par chaîne. Cette mécanique est d'emblée conçue pour subir de futures augmentations de cylindrée, que Simca n'hésitera pas à faire. Dotée d'un moteur 1639 cm3 de 80 ch (9 CV - 155 km/h, moteur type 361), la 160 cible particulièrement les propriétaires de Simca 1301/1501 désireux de changer leurs autos pour un modèle de gamme supérieure. L'équipement est bien sur mesuré, même les butoirs de pare-chocs sont absents laissant seules les simples lames d'acier chromé (ils apparaitront un peu plus tard). Les freins sont à disques à l'avant et à tambours à l'arrière.

La 180, elle, bénéficie d'un traitement nettement plus flatteur, à commencer par la mécanique.

 

Chrysler 180 de 71 im 3

Le moteur est extérieurement identique à celui de la 160, mais c'est sur la cylindrée que Simca a travaillé en la portant à 1812 cm3 ( moteur type 341 ). Ainsi modifié, sa puissance passe à 97 ch (10 CV) transformant ainsi la placide Chrysler en dévoreuse de bitume avec une vitesse de pointe de 170 km/h. L'équipement proposé est plus riche: starter automatique, compte-tours, ornements intérieurs en faux bois, dégivrage de la lunette arrière, feux de recul, etc. Et surtout 4 freins à disques.

La 160 GT se voit dotée du moteur de la 180 et de l'équipement de la 160. La montre est alors remplacée par un compte-tours... "GT" oblige.

En 1973, le moteur subit son premier réalésage pour amener la cylindrée à 1981cm3.

La puissance grimpe alors à 110 ch (11 CV, moteur type 7T2). La particularité de cette mécanique et qu'elle est destinée à n'être accouplée qu'à une transmission automatique Chrysler à 3 rapports ( torqueflite TF6 A904 ) et donne donc naissance à la "Chrysler 2 litres automatique".

 

2 litres

La vitesse de pointe n'évolue pas par rapport à la 180, cela à cause du glissement du convertisseur de couple, mais la boîte automatique offre à ce modèle un grand confort de conduite et toujours une excellente fiabilité du fait de l'origine de cette boîte : les États-Unis, où elle a déjà été produite à plusieurs millions d'exemplaires pour équiper des moteurs beaucoup plus puissants que le 2 litres auquel elle est destinée en France. L'équipement est en hausse : phares longue portée ; pavillon recouvert de vinyl et nouvelles jantes de 14 pouces équipées de nouveaux enjoliveurs. Il faudra attendre le millésime 1979 pour que Simca (qui deviendra Talbot l'année millésime suivante) décide d'associer ce moteur 2 litres à une boîte manuelle sur le modèle 1610.

 

 

1610 de 1977 im 5

 

La vitesse passe ainsi à 175 km/h. La stratégie de "l'automatisme ou rien" pour le moteur 2 litres pendant plus de 5 ans a vraisemblablement joué en défaveur de la Chrysler sur le marché hexagonal chroniquement allergique à ce type de transmission. Maintenant l'acheteur de la 2 litres a le choix entre les 2 modes de transmission, mais il est déjà très tard.

Alors que la concurrence propose des équipements de plus en plus fournis (direction assistée, vitres électriques, verrouillage centralisé, voire climatisation), la Chrysler doit se débattre avec ses 4 vitres manuelles et surtout sa direction classique dépourvue d'assistance.

Son architecture très classique (moteur longitudinal et pont arrière rigide) lui confère une robustesse exemplaire faisant d'elle une excellente tractrice.

Une version Diesel a été développée en Espagne grâce à la firme Barreiros qui sut ainsi répondre habilement à la fiscalité hispanique démesurée sur les automobiles. Ce modèle ne franchira jamais la frontière, les chauffeurs de taxi parisiens ne rouleront donc jamais en Chrysler diesel. La Chrysler tirera sa révérence en mai 1980. Une carrière morose caractérise cette voiture puisque 279211 exemplaires seront laborieusement produits en 10 ans. Ce volume correspond à la production d'un an de Renault 5.

 

Production par année: 

 1970   18395   1975   23756
 1971  63256  1976  26180
 1972  41339  1977  26948
 1973  39069  1978  11719
 1974  22546  1979    6003

Les stocks continueront d'être vendus jusqu'en 1981, alors que sa remplaçante, la Tagora, trône déjà en bonne place dans les halls d'exposition des concessionnaires Talbot. La Chrysler n'est pourtant pas morte pour autant, son fabuleux moteur est passé à 2,2 litres par l'allongement de la course dans les Tagora et Murena. Nous le retrouverons aussi dans les Peugeot 505 Turbo, dans les BX4 TC et il fera des merveilles en compétition.

 

Img 20200123 0005a